ADEMA-PASJ: Le candidat à la présidentielle de 2012 sortira des rangs du parti

Dioncounda Traoré, Président de l'ADEMA
La jeunesse Adema de la sous section de quinzambougou en commune II du District de Bamako a, une conscience claire des nombreux défis à relever. C’est pourquoi elle a entamé ce samedi 31 juillet des journées de mise à niveau de ses militants à son siège. Pour la circonstance, le Professeur Mohamedoune Dicko et Mamadou Diallo, membres du CE ont animé le thème de l’historique de la fondation et de l’identité de l’Adema. Historien de son état, le Pr Dicko a levé un coin du voile sur l’identité du candidat en 2012 lequel doit venir de l’intérieur du parti. « Le candidat du parti doit avoir la capacité de diriger. Il faut donc l’aider à mettre du soin dans son habillement et dans son langage » a –t-il affirmé. Dioncounda Traoré saurait-il remplir ces conditions ?

Si l’Adema possède de réels motifs de satisfaction, dans la mesure où il s’agit du mieux implanté sur toute l’étendue du territoire national, la formation des militants demeure cependant un véritable handicap en vue de reconquérir le pouvoir perdu lors des élections présidentielles de 2002.Nostalgique, l’Adema l’est au plus haut point et veut se donner les moyens qu’il faut pour accéder encore une fois à Koulouba. Cette stratégie politique passe par la formation des militants qui, doivent d’abord connaître l’historique de la fondation et l’identité de l’Adema pour ensuite véhiculer ses valeurs fondatrices. Comme pour dire, ce n’est pas avec des têtes vides qu’on dirigera une nation. Toute chose demeurant claire et limpide dans l’allocution de M.Zoumana Sissoko, Président du mouvement des jeunes de Quinzambougou. « Le militant sans formation politique ne saurait qu’un mercenaire prêt à tout moment à monnayer sa voix », a-t-il déclaré. Une projection de film intitulé la longue marche du parti a permis de renforcer la connaissance de nombreux militants. Il s’agit d’une compilation d’images illustrant avec des détails forts croustillants la vie du parti de l’abeille de 1994 (Date du premier congrès ordinaire) à 2010.


LE SACRIFICE DES ANNEES 60

Selon le principal conférencier, le Professeur Mohamedoune Dicko, l’Adema est un grand parti né dans de douloureuses circonstances. En effet, il « est né dans la lutte, dans le courage et dans le respect des principes », a- t-il martelé. L’histoire de ce parti remonte au coup d’Etat du 19 novembre 1968 alors que le peuple malien tirait le diable parla queue avec une économie qui passait au crible. Devant une situation à la limite chaotique, le patriotisme doit s’exprimer dans toute sa dimension. Ces hommes politiques de l’époque ont donc saisi toute la mesure du poète s’engageant pour la cause de son peuple : « Malheur à qui prend ses sandales quand les haines et les tourmentent le peuple agité ».Dans la clandestinité des partis politiques ont vu le jour. Le Parti Malien du Travail (PMT) en 1964, dirigé par Abdramane Baba Touré. Quatre années plus tard le Parti Malien pour la Révolution et la Démocratie (PMRD) sous la houlette de Tiémogo Garan Kouyaté est né à son tour. Pour Pr Dicko, ces formations politiques, bombardées d’honnêtes citoyens et de patriotes convaincus étaient contraintes d’agir dans la plus grande clandestinité. Car, face à un régime militaire, appuyé par un parti unique suffisamment fort comme un lion, cela était toutefois normal. L’historien se souvient encore même s’il affirme avoir perdu toute sa mémoire en 1993, suite à un incendie provoqué par l’AEEM. En 1969 Abdramane B Touré fut arrêté et condamné à18 mois d’emprisonnement ferme.

Le référendum de 1974 n’a pas échappé au commentaire du Pr Dicko.

Pour lui, la condamnation de cette consultation référendaire reposait essentiellement sur la gabegie et la corruption du régime militaire. A preuve : Kissima Doukara avait une villa au luxe insultant sur les bordures du Niger. Puis, il sera, lui aussi, arrêté. Condamné à4 ans de prison àTaoudenit, le camp de la mort où la chicote ne faisait que siffler sur le dos des candidats. Il a fallu à juste titre l’intervention de Valery Giscard d’Estaing, Président de la République française de l’époque.

Devant des jeunes, espoir de demain, le patriotisme avait tout sens. «Lorsqu’on se bat pour son pays, il ne faut jamais s’attendre à la moindre récompense. Les premiers cadres de notre pays étaient animés par cette volonté de le libérer non pas avec des armes, mais avec la volonté politique seule », signale le conférencier. C’est dire que sans formation politique, il n’est pas question de pouvoir réaliser le bonheur du peuple.

NAISSANCE DU PARTI

C’est par la détermination de quelques patriotes convaincus que l’Adema fut porté sur les fonts baptismaux, le 24 octobre 1990.Pour le Pr Dicko, la première grande marche qui aurait rassemblé 50 000 âmes de cette alliance, remonte au 30 décembre 1990.C’était au stade Mamadou Konaté où ce jour-là un hélicoptère tournoyait de longues heures durant. Le 31 décembre de la même année, il a fallu les bons offices de Monseigneur Luc Sangaré pour asséner ses quatre vérités au Général Moussa Traoré qui qualifiait les manifestants de badauds avant de leur promettre l’enfer terrestre, racontait-il.

L’association devenue un parti politique n’était autre que l’expression de la volonté populaire. Selon le conférencier, sur les110 comités de l’époque 100 étaient favorables au passage à un parti politique, a-t-il souligné. « On veut créer un parti politique pour que les Maliens profitent des revenus essentiels. Il n’y a pas de démocratie sans justice. Il faut être ouvert au reste du monde. »C est la raison pour laquelle, le terme panafricaniste se justifie par le choix de la date du25 mai 1990(De l’association au parti) qui est aussi la journée de la défunte OUA.

SEISMES ET LE CANDIDAT EN 2012

Le Pr Dicko n’était pas du tout à l’aise lorsqu’il développait ce point très sensible dans vie de ce parti. Car, il faisait lui aussi partie de ceux qui avaient plié bagages. Cela se comprend quand on sait que les départs en grande pompe de 1994 ont mis le parti dans une douleur immense. Pour lui, ce malheur est consécutif au fait que les cadres n’ont pas su gérer leurs différences.

Si en 2002 le Président Konaré souhaitait ardemment que son successeur soit issu de sa famille politique, il faut cependant déplorer le manque de soutien officiel pour le candidat Soumaila Cissé qui, il faut le dire, n’a pas reçu les félicitations de l’ancien chef de l’Etat. Le Pr Dicko qui n’a pas sa langue dans sa poche a eu le courage de dire qu’il y a eu de l’indiscipline au sein du parti. En 2007, l’Adema traversait une situation assez particulière et n’était sûr d’avoir le candidat qui aurait pu faire l’unanimité. Contrairement à l’année 1992 où Alpha bénéficiait de tous les suffrages. C’est pourquoi, dira-t-il, le comité exécutif du parti a décidé de soutenir le candidat Amadou Toumani Touré.

La personnalité de l’éventuel candidat du parti n’est passée sous silence dans le commentaire du Pr Dicko. Un choix qui, fait déjà couler beaucoup d’encre et de salive. En effet, l’Adema est intéressé à plus d’un titre par le pouvoir qu’il veut reconquérir en 2012. L’orgueil d’historien qui se veut objectif. Morceau choisi : « L’Adema est le parti politique qui a la possibilité d’aider et de défendre le Mali. »Comme si les autres formations politiques étaient les seules à se servir des ressources nationales. Mais avec quel type de candidat l’Adema pourrait –t-il réaliser son rêve? Le conférencier répond : Le prochain candidat, même si son nom est loin d’être connu sera un cadre compétent du parti qui engrangerait une expérience gouvernementale. Il s’agira donc d’un intellectuel de haut vol doté d’une grande capacité de diriger. Le candidat du parti en2012 devrait quelqu'un sera un homme politique qui aura une parfaite maîtrise de la langue de Molière. Dioncounda Traoré, Président du parti se sent-il concerné par ces conditions?

PAR MOUSSA WELE DIALLO

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